Victor Tiollier Un acte de résistance spirituelle à Dachau

Le camp de Neckarelz

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Neckarelz se trouve dans le nord de Bade-Wurtemberg, à la frontière de l’Odenwald et du Kraichgau à l’embouchure de l’Elz, dans le Neckar. Entre 1944 et 1945, a été installé à Neckarelz un camp de concentration, kommando du KL-Natzweiler. Une usine a ainsi été construite par les déportés, à Obrigheim. Environ 10 000 prisonniers Y ont travaillé. 900 d’entre eux ont été libérés en avril 1945 par les forces alliées. L’école primaire servait de camp pour loger les prisonniers. (source : Wikipedia)

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Dessin de déporté

Les camps du Neckar

La vallée du Neckar était un vaste ensemble de mines, où s’échinaient les travailleurs forcés, dès 1942, puis les détenus concentrationnaires dès mars 1944. Equipe de jour, équipe de nuit... on comptait jusqu’à 2 000 détenus civils et concentrationnaires par 24h pour travailler dans le tunnel. Les conditions de (sur)vie y étaient épouvantables. Comme les autres camps de concentration, le KL-Natzweiler administrait un réseau de camps annexes, environ 70, situés en Allemagne, en Alsace annexée et, pour deux d’entre eux, en France occupée.

Les camps annexes étaient des succursales d’un camp principal. La plupart étaient installés dans des bâtiments préexistants tels que des usines, des hangars ou même des écoles ; peu reproduisaient l’ergonomie d’un camp principal avec baraquements, miradors et barbelés. Certains déportés ne passaient jamais par le camp central. Ainsi les déportés des camps annexes y restaient pendant des mois, voire des années ; ils y étaient enfermés, y avaient leurs dortoirs et y recevaient leurs rations de nourriture. L’organisation des camps annexes était calquée sur celle du camp-souche, avec une hiérarchie SS et des kommandos de travail.

Après l’évacuation du camp central, au Struthof, en septembre 1944, dès novembre, la Kommandantur du KL-Natzweiler s’installe, sous ce nom, à Guttenbach. Ainsi, on peut dire que cette vallée, —Neckarelz et ses sous-Kommandos périphériques—, constituent un "second" Natzweiler, après l’évacuation des camps d’Alsace.

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Le capo

Le camp annexe de Neckarelz

Le camp annexe de Neckarelz fut érigé le 15 mars 1944 après la délocalisation de l’usine de moteurs d’aviation Daimler-Benz de Genshagen vers Obrigheim/Neckar. Cette délocalisation était un projet du Jägerstab, l’état-major chargé de transférer les lieux de production sensibles sous terre afin d’être à l’abri des bombardements. Le projet prit le nom de code « A8 » et la nouvelle usine Daimler-Benz d’Obrigheim le nom de camouflage « Goldfisch ».

Le premier convoi de 500 déportés en provenance du KL-Dachau arriva à Neckarelz le 16 mars 1944. Les déportés furent placés dans l’école primaire de Neckarelz. Ils durent d’abord transformer l’école en camp de concentration ; la cour de l’école devint la place d’appel. Puis ils durent transformer la plâtrière d’Obrigheim en unité de production, au prix d’un effort de travail considérable. Le délai prévu ne pouvant être tenu, d’autres déportés furent transférés en renfort. Le 27 avril 1944, un convoi de déportés de Groß-Rosen arriva à Neckarelz. Puis, le 16 mai 600 autres déportés arrivèrent de Sachsenhausen et le 23 juillet 1944, un convoi en provenance de Dachau livrait 1 000 autres hommes. Le bâtiment de l’école se révélant bientôt trop petit, l’ancien camp du Reichsarbeitsdienst, le Service du travail pour le Reich, de Neckarach fut transformé en camp pour 1 200 déportés.

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Dessin de déporté

Le camp Neckarelz II (près de l’ancienne gare, avec 1 000 déportés) fut établi début août 1944. Les hommes travaillaient en deux équipes de 12 heures chacune dans la galerie souterraine. Le travail rude, la nourriture insuffisante et les mauvaises conditions d’hygiène provoquèrent de nombreuses épidémies. Les déportés étaient aussi employés à la construction de baraques pour les ouvriers civils de Daimler-Benz. Ainsi, à partir de septembre, les camps annexes de Neckarbischofsheim et d’Asbach furent construits, dans lesquels seulement 100 et 150 déportés furent placés jusqu’à la fin de la guerre. D’autres petits camps annexes de Neckarelz firent leur apparition à l’automne 1944 à Bad Rappenau et Oberschefflenz. Dans la dernière année de guerre, environ 4 000 déportés travaillèrent au projet de délocalisation « A8 », la plupart venus de France, Pologne et Russie. Presque 20 nations étant représentées au total dans les camps.

Les camps du Neckar furent évacués fin mars 1945. Les commandants du camp furent transférés pour leurs crimes dans d’autres camps de concentration, tandis que quelques gardiens et déportés ayant exercé une fonction furent traduits devant le tribunal militaire français de Rastatt.

Aujourd’hui, le lieu commémoratif du camp annexe de Neckarelz veille à la mémoire des camps du Neckar.

Les camps annexes sont présentés au musée de l’ancien camp central, au Struthof.
Ce volet majeur de l’histoire du camp de concentration de Natzweiler est désormais rappelé dans le musée de l’ancien camp.

(source : http://www.struthof.fr)

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