Victor Tiollier Un acte de résistance spirituelle à Dachau

Le réseau Gallia

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En avril 1944 Victor Tiollier a pris le relais, dans la Résistance, de Paul Gentil et de Pierre Pittion-Rossillon, tous deux agents du réseau GALLIA.

Paul Gentil était le fils du colonel Louis Gentil, qui avait pris la tête du réseau DARIUS (GALLIA zone nord).

Le réseau GALLIA est né de la « mission GALLIA » confiée à Londres par le colonel Dewavrin, dit Passy, au Bureau Central de Renseignement et d’Action (B.C.R.A.), le 15 février 1943, au colonel Gorce dit Franklin. Franklin est en charge de réunir les services de renseignement militaire œuvrant sur le territoire français en zone Sud, sous la houlette de Jean Moulin.

Voici les biographies du colonel Louis Gentil et de Pierre Pittion-Rossillon.

Louis GENTIL

Fils d’officier, Louis Gentil est né le 21 mai 1896 à Saint-Etienne, dans une famille d’origine dauphinoise.

Après des études secondaires au lycée Montaigne à Paris puis Lyon et enfin au lycée Champollion à Grenoble où il prépare le concours de l’École Polytechnique. Interrompant ses études, Louis Gentil s’engage en 1915 dans l’Artillerie. Il termine la guerre comme lieutenant avec quatre citations.

Entré à Polytechnique en 1919, il devient ensuite professeur de balistique à l’École d’artillerie de Fontainebleau.

Il est premier au brevet technique de l’École supérieure technique de l’artillerie en 1928.

Chef d’escadron en 1933, il commande, en 1936, l’Artillerie de montagne à Grenoble puis il est affecté à la direction de l’artillerie au Ministère de la Guerre.

En octobre 1938, il est envoyé en mission technique en Tchécoslovaquie et en revient persuadé de l’imminence de la guerre. L’année suivante, le lieutenant-colonel Gentil forme puis commande le 68e Régiment d’Artillerie à Toul. Son unité reçoit le baptême du feu en Alsace à l’hiver 1940. En mai, à regret, il est de nouveau muté au Ministère de la Guerre où l’Armistice le surprend. Dès lors, une seule pensée s’impose à lui : "tenir pour ressusciter".

Affecté à Chamalières au sein de l’armée d’armistice il est chargé de l’organisation du Bureau du nouveau service du matériel. Doté de grandes connaissances techniques et d’un sens aigu de l’organisation, il profite de ses fonctions pour préparer son service à participer le moment venu aux combats de la libération.

En octobre 1942, il est nommé à Clermont-Ferrand comme adjoint à la direction de l’artillerie, chargé du parc de matériel des Gavranches. Il commence véritablement ses activités clandestines et "met à l’abri" dans la région de Clermont-Ferrand un grand nombre d’armes individuelles dans des dépôts secrets et sabote le matériel lourd qui se trouve à sa disposition.

Au printemps 1943, il se fait mettre en congé d’armistice. Après avoir vainement tenté de rejoindre Londres ou l’Afrique du nord où il espérait obtenir un commandement opérationnel, il entre en relation avec la Confrérie Notre-Dame (CND) à laquelle il fournit des informations à avec le réseau de renseignements des Forces françaises libres "GALLIA" que dirige Henri Gorce-Franklin.

A partir de juillet 1943, il occupe, sous le nom de "Dutrait", les fonctions de premier adjoint de Gorce-Franklin au sein de "GALLIA" qui est alors une des plus importantes organisations clandestines de renseignements. En septembre 1943, le colonel Gentil effectue une mission de liaison à Londres, avant de reprendre sa place au sein de GALLIA.

En avril 1944, il devient sous le nom de "Desca" le chef du nouveau réseau "Darius-Nord", qui, pour la région de Paris, remplace désormais "GALLIA".

Il est alors appelé à Londres mais il est arrêté, quelques jours avant son départ, à Paris, le 24 mai 1944, avec son beau-frère, le professeur Paul Vieille. Son silence absolu sauve tous ses camarades et notamment ceux du réseau "Darius-Nord". Il est emprisonné à Fresnes puis déporté en Allemagne avec son beau-frère par le dernier convoi parti de Paris le 15 août 1944.

Après avoir passé quelques jours en transit au camp de Buchenwald, il est interné au camp de Dora où il fait preuve d’un très haut moral. Arrêté en novembre 1944 pour avoir saboté des bombes volantes V2, il est interné à la prison de Nordhausen. Malade, il est reconduit en mars 1945 à l’infirmerie de Dora où il y succombe le 8 avril 1945, une semaine après avoir été promu au grade de général de brigade.

• Officier de la Légion d’Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 juillet 1945 • Croix de Guerre 14/18 (4 citations) • Croix de Guerre 39/45 • Médaille de la Résistance • Commandeur de l’Ordre de Léopold (Belgique)

(source : http://www.ordredelaliberation.fr/f...)

Pierre PITTION-ROSSILLON

Né le 15 janvier 1922 à Chambéry (Savoie) Célibataire – étudiant Neveu du Colonel GENTIL, adjoint du Chef du réseau GALLIA Réseau GALLIA – PC Central à Lyon (Rhône) Immatriculé R.P. 05 212 – P2 – pseudo Paul - agent de liaison au PC Central du réseau GALLIA, à Lyon. Au maquis d’octobre à novembre 1943. Engagé au réseau GALLIA en février 1944 par l’intermédiaire de 05 201 Caton Georges, Chef de liaisons du PC Central à Lyon du Réseau GALLIA

Arrêté au cours d’une mission avec trois de ses camarades, le 8 mai 1944, Pierre Pittion- Rossillon est décédé dans un camp de déportation en Allemagne.

« À sa sortie du Collège, à Roanne, il entra à l’école de Notariat, à Lyon, où il fit deux ans d’études ; puis il fut chez Maître Montvenoux, à Roanne (Loire), jusqu’au départ pour Dijon de M. Pittion, nommé Directeur de la Banque de France de cette ville. C’est en 1943, l’époque où les jeunes qui voulaient échapper au S.T.O. devaient disparaître. Pierre passa trois mois au Service de la Batellerie Fluviale, dans le Nord ; l’alerte du danger le fit replier sur Dijon, puis il partit sur Lyon, et là, s’engagea à fond dans la Résistance organisée.

Après un mois de maquis dans le Vercors, il fut nommé à Lyon agent de liaison du réseau GALLIA de l’armée intérieure. Poste périlleux, où il révéla son astuce et son sang-froid, jusqu’au jour, le 8 mai 1944, où, surpris avec trois de ses camarades, et poursuivi, il fut arrêté avec l’un d’eux. Incarcéré à la prison de Montluc, à Lyon, il était dirigé le 1er juillet 1944 sur le camp de Compiègne, et le 15 il partait, déporté au camp de Neuengamme en Allemagne.

C’est là, dans une situation très dure, qu’il montra son cran et sut remonter ses compagnons de détention. Tous les rescapés s’accordent à dire qu’il fut un frère pour eux, toujours occupé des autres. L’un a écrit à ses parents que Pierre lui avait sauvé la vie en le soignant d’une pneumonie avec un dévouement sans bornes. Il essayait de leur relever le moral et les empêchait de sombrer dans le désespoir, et les lettres disent à l’envi son influence tonifiante. « … Son sourire accueillant, sa chaude poignée de main, tout cela révélait en lui un ami, un homme ; la franchise, la droiture rayonnaient autour de lui… Ce qui m’avait frappé en lui, c’était sa franchise ; de plus il était énergique, digne et de grand cœur. Pierre a toujours eu un superbe moral, et son énergie était bien digne de celle des hommes de sa race.

Il exerça jusqu’au bout, dans des conditions atroces, une charité agissante. A mesure que leur défaite s’étendait, les Allemands multipliaient les massacres de détenus, et surtout des jeunes. Par quatre transports, ils en avaient amené 12 000 dans la port de Lübeck ; ils les enfermèrent dans les cales de navires qui furent sabordés ; ainsi disparut Pierre Pittion-Rossillon, à l’âge de 23 ans. C’était le 1er mai 1945, à la veille de la victoire, chèrement, mais hautement payée par de tels sacrifices. Abbé Espitallier »

Bulletin des Amis de l’Institution Saint-Joseph de Roanne. N° 17 de Janvier1948.

(source : http://www.reseaugallia.org/news/ne...)

Extraits du Mémoire pour le DEA d’Histoire du XXème siècle de Jean-Philippe MEYSSONNIER (1994)

L’histoire du réseau GALLIA apparaît comme très représentative de celle de l’ensemble des réseaux S.R. (Services de Renseignement) de la France Combattante. Cela est dû en premier lieu à ce que le réseau GALLIA procède à son échelle d’une démarche pionnière, la mise en place par le B.C.R.A. (Bureau central de renseignements et d’action ) de réseaux de renseignement destinés à valoriser la contribution militaire de la France Combattante à l’effort de guerre allié, ainsi qu’à renforcer et conforter au sein de la Résistance l’autorité du général de Gaulle. Le chef du réseau Henri Gorce-Franklin personnifie à merveille cette dualité politico-militaire du B.C.R.A. et des réseaux qu’il organise sur le sol de la France occupée.

page 147 :

La mission GALLIA : coordonner et unifier le Service de Renseignement des Mouvements Unifiés de la Résistance. De sa mission naît un réseau qui fonctionne dans les règles.

page 3 :

Le B.C.R.A. a défini un certain nombre de priorités dans la recherche du renseignement : la priorité principale est accordée aux mouvements de troupes, à la localisation, l’identification et la composition des unités allemandes, aux travaux de fortification dans les régions côtières. Ces renseignements doivent être acheminés par télégrammes dans les délais les plus brefs. Tous les autres renseignements, notamment industriels, sont naturellement intéressants pour le B.C.R.A., mais ils ont un caractère moins urgent et peuvent sans dommage emprunter la voie des opérations aériennes.

page 34 :

Les réseaux sont des organisations contrôlées de l’extérieur, créées en vue de l’accomplissement d’une mission de type militaire, renseignement, évasion, action, liaisons aériennes, par l’un ou l’autre des services secrets alliés, le service français, le B.C.R.A., essayant naturellement de contrôler le plus grand nombre possible des réseaux opérant en France afin d’y affirmer une présence française et le poids du gaullisme. Les réseaux sont organisés autant que le permettent les règles de la clandestinité de façon très hiérarchisée, comme une unité militaire, et ne se livrent pas à un recrutement démesuré synonyme pour eux de danger. Ils ne recrutent que les agents indispensables à l’accomplissement de leur mission.

page 47 :

Malheureusement, en mai-juin 1943, le réseau GALLIA est durement éprouvé par une vague d’arrestations, la première de celles qu’il aura à affronter.

page 37 :

Fin juin 1943, les dégâts sont donc considérables : quatre des sept régions opérationnelles du réseau ont été en partie ou en totalité démantelées et une cinquième a perdu son chef en pleine phase d’organisation.

page 39 :

Les liaisons-radio de GALLIA ont en théorie été mises au point à Londres par Henri Gorce et ses interlocuteurs de la section « R » du B.C.R.A.. L’arrivée des premières radios était prévue pour mars 1943 mais en fait les liaisons ne commencent à se mettre en place qu’à l’été et les transmissions de GALLIA n’atteignent un niveau opérationnel acceptable qu’à l’automne suivant.

page 62 :

D’une façon générale, c’est à l’automne 1943 que le réseau GALLIA entre dans une phase de restructuration qui va lui permettre de donner sa pleine mesure. Les deux artisans de cette réorganisation sont le chef de réseau Henri Gorce et son nouvel adjoint, le colonel Louis Gentil.

page 44 :

… L’apport le plus précieux de Gentil est le travail de réflexion qu’il fournit, de concert avec Henri Gorce-Franklin, sur un travail de réorganisation du réseau qui pour lui s’impose.

page 47 :

Gentil et Gorce rédigent une douzaine de « notes générales » destinées à rationaliser et uniformiser les méthodes de fonctionnement des régions du réseau. La plus importante de ces notes est la première. Elle pose comme principe de base que l’organisation du réseau est strictement décentralisée, et que par conséquent chaque région est avant tout sous la responsabilité de son chef qui doit faire preuve d’initiative pour assurer un recueil régulier et une transmission rapide des renseignements.

page 58 :

Outre la mise en place des C.A. et les Unités de Combat et de Renseignement (U.C.R.), le réseau GALLIA doit en effet s’étendre en zone nord, où la répression allemande a creusé des vides dans le maillage établi par les S.R.. A l’automne 1943 en particulier, les pertes des SR en zone nord ont été extrêmement lourdes. Surtout, une des organisations de renseignement les plus efficaces dont les Français, et même les Alliés, aient jamais disposé, la C.N.D.* a été en grande partie démantelée par un auxiliaire du S.D. à Paris… Les réseaux neufs comme GALLIA et NESTLE sont appelés à prendre la relève.

page 67 :

En ce qui concerne le réseau GALLIA proprement dit, de profondes modifications tant de sa structure que de ses tâches sont décidées. D’une part, le réseau doit, en vue des opérations de débarquement qui s’annoncent, autonomiser le plus possible ses régions, mettre en place ses Centres d’Antennes ainsi qu’un nouveau type d’organisation souple de renseignement sur un théâtre d’opérations, les U.C.R.. En second lieu, le réseau GALLIA doit organiser et développer la recherche de renseignements militaires en zone nord, et particulièrement en Bretagne et dans la région parisienne, et ce sur la base des moyens GALLIA existant. C’est donc un accroissement considérable de l’espace d’activité du réseau, qui va couvrir une grande partie de la France occupée.

page 59 :

Henri Gorce choisit pour cette tâche son adjoint Louis Gentil. Il prend la tête de GALLIA-Zone Nord, baptisé réseau Darius.

page 67 :

Le réseau Darius présente en mai 1944 un bilan satisfaisant. Il va malheureusement être déstabilisé par des arrestations.

page 70 :

En février 1944, le réseau GALLIA est un réseau SR très solidement structuré, sûr, qui ne subit plus que des coups durs relativement rares eu égard aux conditions de la clandestinité. Il se compose de sept régions opérationnelles, Sud, Sud-Est, Sud-Ouest, Centre, Ouest, Est, antenne parisienne ; et de deux sous-réseaux importants, RP A SR mil., et RP B Reims-Noël. Il est en outre étroitement lié au réseau Dupleix, atout vital au plan de la sécurité.

page 71 :

En dépit des pertes subies, lourdes mais inévitables, le réseau GALLIA conserve quand le débarquement se produit enfin un potentiel qui en fait un des premiers réseaux de renseignement de la France Combattante. Le débarquement commencé, la mission du réseau est claire : il doit poursuivre et intensifier la recherche de renseignements et activer ses UCR dans les zones de combat.

page 73 :

Sur la côte méditerranéenne, après le débarquement du 15 août, les agents GALLIA se joignent aux troupes françaises et américaines dont elles éclairent la progression… Le commandant Peslin, commandant la région Centre composée de 5 secteurs (Clermont, Moulins, Montluçon, Saint-Etienne, Brive) se retrouve au cœur d’une zone de durs combats entre troupes allemandes et FFI, surtout après le 15 août. Ces combats se prolongent jusqu’au 11 septembre, date à laquelle la reddition d’une colonne allemande de 18 000 hommes y met fin.

page 76 :

À la Libération, le réseau GALLIA est un des principaux réseaux S.R. actifs sur le sol français. Cette réussite s’est payée de pertes très lourdes frappant des simples agents jusqu’aux responsables du réseau.

page 147 :

Le réseau GALLIA cesse officiellement son activité le 15 septembre 1944*. (source : http://www.reseaugallia.org/news/ne...)

Historique du Réseau Gallia

La mission du Réseau évoluera vers un réseau autonome à la fin de l’été 1943 en agrégeant d’autres réseaux existants et en fonctionnant directement avec Londres. La nébuleuse GALLIA couvrira l’ensemble du pays et une partie des territoires frontaliers dès le dernier trimestre 1943.

On évalue, toutes sources confondues, à près de 4 500 agents ayant eu une activité « officielle » dont une centaine sera fusillée, exécutée ou disparue.

Centré sur la collecte de renseignements militaires sur papier, selon des critères de description rigoureux puis codés, le réseau les achemine selon une procédure spécifique à Londres, avant d’être transmis ultérieurement par radio, pour informer les états-majors alliés. 1943. En France occupée, la Résistance s’est structurée, l’introduction du Service du travail obligatoire (STO) nourrit les maquis. À l’extérieur, la France Libre […] combat aux côtés des Alliés britanniques, américains et soviétiques.

Dans le même combat, un rôle discret mais important est tenu en France occupée par les réseaux rattachés au B.C.R.A. de Londres, dont les actions se développent dans le secret, sous la bannière des Forces Françaises Combattantes (FFC). Grâce aux réseaux de renseignement, les commandants interalliés, les Forces Françaises Libres (FFL) vont disposer d’informations précises sur les dispositifs, les moyens, les projets des occupants.

Parmi ces réseaux, GALLIA a été un des plus importants et des plus efficaces : c’est en février 1943 qu’Henri Gorce arrive de Londres pour cette création à partir d’éléments détachés des services de renseignements militaires des Mouvements Unis de la Résistance (MUR).

Ce réseau, centré sur Lyon, sera fort, avec ceux qui lui seront rattachés et ses moyens radio de transmission, de quelques 3 000 agents ayant souscrit un engagement dans les FFC. La rapidité avec laquelle cette force clandestine a été montée, étonne rétrospectivement.

[…] Pendant plus de 50 ans, un bulletin trimestriel, des réunions, ont constitué un lien entre anciens de GALLIA ou leurs proches, autour des souvenirs des actions du réseau.

Voici brièvement, l’histoire de ce célèbre réseau :

« Durant l’hiver 1942/43, le Bureau Central de Renseignement et d’Action élabore la « mission GALLIA », destinée à « coordonner et unifier le service de renseignement des Mouvements Unis de Résistance ». Le renseignement constituant un enjeu essentiel pour la France Libre, il s’agit en fait de prendre le contrôle du SR des MUR et de l’incorporer dans un réseau unique, le réseau GALLIA. Cette mission est confiée par le général De Gaulle à Henri Gorce dit Franklin. Rescapé du réseau Interallié celui-ci a gagné Londres en octobre 1942 et a été recruté par le B.C.R.A.

En février 1943, Henri Gorce atterrit près de Lyon et, après quelques tergiversations, est introduit devant le comité directeur des MUR en avril 1943. Il s’y heurte à Henri Frénay, chef du mouvement Combat, qui est soucieux de conserver son indépendance face à la France Libre. Seul un accord technique est conclu : le SR des MUR, dirigé par Jean Gemähling, fournira un double de ses courriers concernant le renseignement militaire à GALLIA.

Henri Gorce décide alors de constituer un réseau de renseignement à part entière. Il s’appuie sur des éléments issus de Libération-Sud, notamment Albert Kohan, ancien chef de région de ce mouvement, qui devient l’adjoint d’Henri Gorce et de Franc-Tireur, grâce à l’entregent d’Eugène Claudius-Petit. Ce réseau s’articule en antennes régionales situées en zone Sud. Henri Gorce s’efforce d’imposer un cloisonnement rigoureux entre les agents du réseau et les mouvements dont ils sont issus, mais la plupart conservent une double affiliation. Entre mai et août 1943, le réseau est décimé par une vague d’arrestations à laquelle Henri Gorce échappe de justesse. Il s’attelle alors à la reconstitution du réseau GALLIA en s’appuyant cette fois sur des militaires en congé d’armistice, parmi lesquels le colonel Louis Gentil, qui devient son adjoint.

Le réseau regroupe dès l’automne 1943 sept régions couvrant l’ensemble de la zone Sud, avec Centrale et services à Lyon. Il rassemble 1902 agents. Il intègre aussi plusieurs sous réseaux notamment le réseau belge Reims-Noël. Un cloisonnement rigoureux est imposé. Le réseau organise également ses liaisons radio et aériennes. Son efficacité croissante lui permet l’envoi d’un courrier de 2500 pages tous les quinze jours en juin 1944. À cette époque, il s’est étendu avec beaucoup plus d’intensité en zone Nord (Réseau Darius).

Parallèlement, le réseau GALLIA est impliqué dans le conflit opposant la France Libre à Combat sur la question de la transmission des renseignements. Le B.C.R.A. réclame l’exclusivité, il l’obtient finalement. Des arrestations ébranlent régulièrement le réseau GALLIA, mais, grâce au cloisonnement, elles ne mettent pas en péril son existence même. L’alerte la plus chaude se produit en décembre 1943 quand le chef du service des liaisons du réseau, Jacques El-Maleh, est arrêté. Il est abattu en tentant de s’évader de la prison de Montluc à Lyon. Quelques semaines auparavant, il s’était distingué en escortant le général de Lattre de Tassigny, après son évasion de la prison de Riom, entre l’Auvergne et Lyon et venait de terminer une inspection des régions GALLIA. En mai 1944, le sous réseau Reims-Noël est quasiment détruit, ses liaisons ayant été « remontées » par le SD. Son chef, Georges Oreel, est abattu.

Le même mois, Louis Gentil, qui a pris la tête du réseau Darius, est arrêté et déporté au camp de Dora. Il y sabote des pièces de V 2. Il décède peu avant la libération du camp.

Le 4 août 1944, suite à l’investissement, la veille, du poste de commandement régional de Grenoble, la Centrale lyonnaise du réseau est découverte par le SD et tout le personnel arrêté. Henri Gorce, qui se trouve à Paris, échappe au coup de filet.

En raison de la décentralisation du réseau mise en place au printemps 1944, et de l’accélération des événements, les dommages restent limités, mais 15 membres du réseau GALLIA sont fusillés au fort de St Genis Laval le 20 août 1944. (Source : http://www.reseaugallia.org/wiki/wi...)

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